lundi 31 mars 2014

Sur les bancs de l'école à Auroville : Udavi School

Bonjour,

Semaine dernière, à Auroville, première expérience dans une école proposant une éducation qualifiée d'intégrale. Selon "la Mère" d’Auroville, cette approche comprend l'éducation physique, vitale, mental, psychique et spirituelle. Une occasion de premier contact dans mon projet de découverte des étoiles humaines…-). 







Udavi school est une école dédiée aux enfants indiens. Un petit bâtiment comprenant 3 classes de 15 élèves chacune, regroupe les sections d'enfants âgés de 8 à 11 ans. Pendant 2 jours, j'ai été accueilli dans la section des 9-10 ans. 

Ma première impression est qu'il fait bon d'aller à l'école, où pour intégrer leur salle certains élèves traversent un petit pont de pierre au milieu d'une jolie mare de nénufars. la beauté, le naturel et l'esthétique s'inscrivent dans le cadre d'ouverture offert aux enfants. 






Les enfants sont accueillis tous ensemble des 8h30. L'un deux joue une petite musique sur un "xylophone" le temps que toutes les petites têtes "brunes" arrivent, parfois parcourant des kilomètres à pied pour rejoindre l'école. 2 à 3 enfants sont ensuite invités à partager des énigmes, lire une histoire à l'ensemble du groupe. Ainsi, chacun d'entre eux à l'opportunité de prendre des initiatives et de s'ouvrir aux autres. Un temps d'information de la part des professeurs puis de silence (recentrage).

Tous les matins, jusqu'à 9h15, 20 minutes de lecture libre sont accordées. Chaque enfant sectionne le livre de son choix pour se plonger dans les images, le récit. L’objectif de ce moment est de stimuler le gout de la lecture, de la découverte, de l’apprentissage et curiosité par soi même. 





Ensuite, les activités ou enseignements sont dispensés dans la journée soit par le professeur de classe, soit par un(e) intervenant(e) extérieur(e), soit par des volontaires. J’ai assisté à des cours de mathématique, d’anglais, d’informatique, de théâtre. 


Jeu de coopération : comment rentrer à 15 dans un cercle en s'entraidant, au fur et à mesure que les cerceaux disparaissent ?…!


La pause de midi est servi par les professeurs et les enfants : plat unique à base de riz  et sauce très épicée à mon gout… !  





Chaque journée se clôture par 1h de sport, de 15 h à 16h. 



La place au domaine artistique (dessin, danse, musique, etc.) est également prépondérante dans la semaine et s’inscrit comme support pour le développement et la découverte par soi même de l’enfant.

Les enfants évoluent ensemble et de manière individuelle. La vérification des exercices se fait par exemple entre 2 élèves qui s'échangent leur cahier puis ensemble, par petit groupe, où chacun s'entraide pour amener les corrections nécessaires. 



Le mouvement est très présent dans toute approche. Un cours d'anglais peut tout à fait se transformer en un joli tableau de mime très dynamique réalisé par 15 élèves et le professeur : apprendre en s'amusant… ! Les tables des enfants sont basses, sans chaises. Ce choix est lié à la liberté de mouvement, d'expression, et certainement à l'apprentissage d'une posture par lequel l'enfant "ne se repose pas sur ou contre quelques chose" (peut-être une belle image de nos vie) mais trouve par lui même le maintien dont son corps a besoin. 




Au cours de cette immersion, j’ai découvert une approche d’éducation centrée sur le processus et non le résultat. Fort intéressant et parfois déroutant à comparaison de mes souvenirs de classe où la note était un critère d’évaluation et d’intérêt assez dominant… 

Le plus important dans cette forme d'accompagnement de l'enfant est "le corps profond" des choses, leur sens, leur compréhension. "L'enveloppe physique" (ex l'orthographe d'un mot) est simplement ce que l'on voit, en surface. Ce dernier n’est que l’infime parti d’une richesse profonde sous-jacente. Ainsi, les enfants sont invités à partager devant la classe le chemin qu'il ont parcouru pour répondre à une question, expliquer leur raisonnement pour comprendre un concept etc. pour eux même découvrir leur parcours et le comprendre : une confiance en eux se  bâti par cette expérimentation. 




Leur rythme, leur accompagnement amenant à la découverte de leur facultés sont privilégiés par rapport à des attentes instaurées (savoir lire à tel âge, être bon en mathématiques pour plus de facilité dans la vie, etc.).  En feuilletant un cahier d’une élève, j’ai été surprise de constater une répétition de faute sur l’écriture de même mot, parfois sur 5 exercices de diction identiques. J’ai évoqué ce point avec un des enseignant. « Une réponse "juste" ou "fausse" n'est pas un critère qualifiant ou positionnant l'enfant. Une fois la compréhension et le sens présents, la pratique amènera par exemple à bien maitriser le « corps physique » des choses (ex : bien orthographier un mot). Dans notre monde où l'information est sans cesse en perpétuelle évolution, se centrer sur la connaissance de soi et sur le processus pour toute chose (observation, lien etc.) permet de s'adapter naturellement et sans peur au changement parce que l'on sait comment y arriver »



Bon, OK, mais comment les enfants évoluent-ils ? Parviennent-ils ensuite à s’intégrer dans notre société, poursuivre des études, écrire « correctement » sans semer des erreurs etc ? J’ai reçu un grand sourire de bienveillance face à tous mes reflexes rationnels face à cette différence d’approche pédagogique. Les enfants deviennent des adultes « parfaitement normaux », poursuivant de grandes études ou non, ayant un métier etc. La grande différence est qu’ils savent ce qu’ils veulent, ont confiance en eux, s’adaptent en étant ouverts à la vie. La clef est donc peut-être d’être au lieu de « devenir » en utilisant ses ressources propres contenues à l'intérieur de soi ). 

Co-vélo : bien plus éfficace que mon utilisation individuelle

Mon esprit de "cartésienne" (…!) a été un peu bousculé par toutes ces approches et en même temps, assez emerveillé de par la vie et le sens dans toute chose ressentis dans l'école. Alors quand il m'a été demandé de proposer un cours de français du jour au lendemain, de part l'absence imprévu du maitre de classe, je me suis dis "Oup's" puis "bon, si c'est le chemin qui comptent et non le résultat, expérimentons…!"


J'ai vite écarté la solution d'apprentissage d'une chanson comme il m’a été suggéré. Mes talents de chanteuse sont un trésor intérieur que je n'ai pas encore découvert -). Et pourquoi pas apprendre en s'amusant ? J'en ai toujours rêvé ! Ainsi, 5 équipes d'élèves sont parties à la chasse au trésors de mots français cachés dans la cour ("vélo" sur mon vélo, "fleur" dans un bosquet de fleur etc.), avec ce même mot en main pour reconnaitre lequel les concernait. Regroupés ensuite ensemble en classe, chaque groupe a participé à la création d'un dessin commun au tableau en dessinant la représentation du mot et en apprenant tous ensemble à le prononcer, puis en le recopiant sur son cahier (dessin également autorisé…!). 

Dans une 2ème étape, avec les 5 mots découverts, chacun a réalisé un dessin pour ensuite partager son histoire issue de son flot d’imagination à l'ensemble de la classe. 


Comment creer une jolie histoire ensemble ?-)



A partir d'éléments identiques, la richesse humaine se dévoile: autant d'enfants que d'histoires, trait de crayons différents. Quel émerveillement les enfants, une belle leçon de simplicité et spontanéité créatrice… -). Et en plus, je me suis bien amusée… !


Des fleurs, des arbres, des pierres, des vélos et des feuilles pour un tableau nature-)

Une belle découverte d’une pédagogie centrée sur le chemin d’accomplissement de l’enfant, pour l’enfant.

Claire


Pour plus de détails sur la pédagogie intégrale, un lien assez chouette : www.harmonieintegrale.ch

vendredi 21 mars 2014

Le chemin de fleurs : sacre enseignement...

Bonjour,

Mardi 18 mars, jour de repos avant de m'integrer sur les bancs de l'ecole. Ainsi au "programme",  decouverte d'
Auroville lieu porteur de tant d'aspiration, ainsi que d'une escapade en campagne pour y decouvrir les jolies collines de Ginjee  Je ne savais encore que la vie me surprendrai a nouveau, avec son tact habituel…!


oiseau du paradis

Auroville est un lieu cree en 1968 par une francaise, Mira Richard plus connue sous le nom de la Mère et compagne spirituelle du philosophe indien Sri Aurobindo. Cette ville entierement battie par des volontaires a pour vocation d'être un lieu de vie en communaute, ou la paix, le partage, l'education, le developpement personnel, la spiritualite, le respect de soi et de la nature serait des bases d'un aute modele de societe (ce que j'en ai compris). Au-delà de toutes croyances, opinions politiques et nationalité, notion de propriete, 35 nations sont presentes pour environs 2 200 habitants. 


Eolienne

Ce lieu est assez etonnant, tant de part les activites creees, ses habitants, les visiteurs qui sont présents. 


Peu familière des pratiques de méditation ou tout autre approche dite spirituelle, je découvre d’un regard neuf les aspirations qui ont conduit un groupe de personnes à se rassembler dans une optique de vie en communauté. La transformation du rêve à la réalité semble difficile, les intentions de chacun étant parfois éloignée d’un projet commun. En parallèle, un travail assez incroyable a déjà été réalisé avec des plantations couvrant les terres pour lutter contre la désertification, la préservation de la ressource en eau, l’absence de sachets plastique pour les achats (trop chouette !). 

Habitation perchée ! Moi qui réve d'habiter dans les arbres…-)

Certaines initiatives sont superbes comme les fermes en permaculture et agriculture biologique, les maisons 'perchees', la cantine centrale ou tout est cuit a partir de fours solaires, les ecoles alternatives accompagnant l'enfant a s'accomplir tout en apprenant etc. 

jardin en permaculture

arbre aux actions positives des enfants
Le centre d’Auroville est représenté par le Matrimandir, un lieu de méditation très règlementé.  


Matrimandir

Un chemin parsemé des 12 fleurs que la « Mère » mets en avant au regard de leur symbolisation y conduit. Sentier agréable, invitant à la réflexion … ! 

Le pouvoir des fleurs….!

J’ai particulièrement appréciée celle sur le courage-). 




Je ne savais encore qu’elle serait d’une actualité plus que présente des l’après-midi … !

Nous voici parti direction Ginjee, à 70 km d’Auroville. La distance fait réfléchir sur un pédalage sur des routes où personne et tout le monde et roi (… !), avec un soleil plus que généreux. Bon, pas d’extrémisme, juste une adaptation aux possibilités…  Le motocycle pas très DD (… !) est bienvenu. 


Paysage de campagne avec rizière
Ginjee est un joli lieu ou d’anciens forts surplombent un paysage de pierre et rochers. Quelle meilleure idée que de se lancer dans l’ascension d’une paroi pour en découvrir le point de vue ?






Cette grimpette est venue chatouiller ma « zone de confort » assez fortement-). Le vélo, la rando, c’est OK. Par contre « l’escalade » à sauter entre les rochers, en gardant l’équilibre et en évitant de s’imaginer au fond du gouffre a été assez challengeant ! 
Ajouter une légende
Avec la belle découverte au sommet d'une étendue de terre, sous nos yeux. J'adore la montagne pur cette sensation d'immensité qui s'ouvre devant soi. 








La descente fut la note finale de cette aventure. Lentement, trés lentement je tente d'apprivoiser ces rochers un à un pour me rapprocher de la terre ferme. Fabien, evidemment, diminue la distance sans aucune difficulté. Bon, chacun ses domaines d'aisances-). Et là, nous tombons sur un groupe de singe qui ne semblent pas apprécier notre présence sur leur territoire. 


Encerclés, avec un téméraire chevalier montrant ses dents et sa propension à nous sauter dessus, le present n'est plus dans la reflexion mais dans l'action-). Fabien lui montre clairement son bouclier casque, à quelques centimetres de nous. J'entends un "ça ne te dirais pas d'avancer rapidement"? Cà c'est une idée ! Peur presente et en même calme et concentration retrouvés, je pense avoir établi mon record de crapahutage sur rochers-). 


Arrivés à notre point de départ (trés heureux !), 2 enseignements me sont venus : 
- les singes ne connaissent pas la communication non violente ! J'ai eu beau les rassurer, leur partager notre intention de respecter leur besoin de tranquilité et blabla, on peut dire que la receptivité était inexistante. 
C'est décidé, je vais leur faire parvenir les coordonnées de ma formatrice-). 

- le courage… La lecture de la symbolisation du matin m'est revenue. 
"qui est courageux peut donner le courage à d'autres, comme la flamme d'une bougie qui éclaire les autres". 


Hasard heureux de cette phrase qui a soutenue la situation vécues quelques heures pus tard. 



C'est drole la vie-). 

Claire

dimanche 16 mars 2014

Well arrived…!

Bonjour,

Me voici arrivée depuis hier soir 21h à destination de la premiere étape du parcours,  Auroville, a quelques kilometres de Pondicherry.

La premiere des choses que j'ai pu voir en transit à l'aéroport de Delhi m'a déjà bien inspirée : 



Je crois que je vais aimer ce pays-). 

Nous voici pour quelques jours installés dans une "guesthouse", à l'empreinte nature de "Robinson Crusoé", dans la plus grande simplicité. Reveil au chant des oiseaux et de la melodie du vent chatouillant les grandes feuilles de palmiers : le bonheur-). 




Et déjà un vélo sous les pieds pour tous nos déplacement! Les quelques coups de pédales revellents des couleurs typiquement locales, bien curieuses parfois…!




Ces fleurs me font penser à un passage du livre "l'éducation de l'enfant" de Rudolf Steiner, lu récemment :

"Toute la vie humaine ressemble à une plante qui contient non seulement ce qu'elle offre à nos yeux, mais encore un état futur,  qu'elle recèle dans ses profondeurs cachées. 
Celui qui a devant lui une plante qui ne porte encore que des feuilles sait trés bien qu'au bout d'un certain temps il y a aussi des fleurs et des fruits. De ces fleurs et de ces fruits, la plante de maintenant recèle déjà le germe dans le secret d'elle même".

Mmmh… Inspirant. Et si nous étions tous des plantes ?…! Whaou, quel potentiel…!-). 

Premieres impressions de l'Inde : dépaysant et savoureux-). 

Au plaisr des prochaines nouvelles ! 

Claire 

dimanche 9 mars 2014

Un projet à la rencontre d'Etoiles Humaines...!


Bonsoir,

Dans moins de 5 jours, destination l'Inde pour une belle aventure humaine, à la rencontre des couleurs de l'Inde !



Ce projet est né d'une étincelle de curiosité : comment se relier à son ame d'enfant en tant qu'adulte pour à nouveau s'ouvrir tous les champs des possibles ? Simple question, bien evidement-).
Dans mon aspiration à mieux cooperer ensemble pour faire éclore de beaux projets communs, porteur de sens, j'étais à la recherche d'outils, piste, solutions. De part la richesse des personnes avec qui j'évolue au quotidien dans le domaine professionel, je pressentais cette orientation tournée vers la simplicité de l'approche des enfants, qui découvrent le Monde.    

Lectures, rencontres, hasard d'un partage avec une amie par un aprés-midi ensoleillée m'ont amené vers une formation en pédagogie Steiner entamée en novembre 2013 pour une durée de 3 ans, un w.e par mois. Incroyable ce que j'y découvre, en pleine liberté de choix, d'experience, d'interrogation. Et 2 semaines de stage à réaliser... Pas trés simple avec 4 semaines de congés déjà posées pour un voyage en Inde ouvert sur les modes d'éducation de l'enfant. La "solution" ? Associer les 2 !

Nos rencontres en perspective :
- Auroville : Udavi school pour la pédagogie intégrale
http://www.harmonieintegrale.ch/education-integrale.html
- Chennai : Ecole Steiner pour la pédagogie Steiner
http://www.steiner-waldorf.org/pedagogie_steiner/principes.html
- Varanasi : Rajghat Beasant School pour la pédagogie Krishnamurti
http://www.rajghatbesantschool.org/

Toutes ces pédagogies ont pour vocation d'accompagner l'enfant à devenir qui il est en associant l'apprentissage des matieres au mouvement, à l'art, à la musique, à l'expérience par lui-même, au travail de groupe etc. Des écoles où  l'echec est valorisé, la nature intégrée, l'unicité de l'enfant cultivé comme une richesse.

Est-ce vrai ? Comment est-ce possible ? Et aprés, comment s'intergrent les enfants dans notre société etc ? Autant s'éviter toutes suppositions et aller à la rencontre des acteurs qui pratiquent ces pédagogies depuis des années.

En parallele, étant completement fan de l'entreprise de commerce équitable FairMail, une halte de quelques jours est prévue à Varanasi auprés de l'antenne locale.
http://www.fairmail.info/


Rosita, photographe du Perou
FairMail forme des adolescents d'Inde, du Pérou et du Maroc issus de milieux trés défavorisés (vivant sur des décharges, des castes inferieures en Inde, dans des centres d'accueil, orphelins etc.) à prendre des photos. Ces photos deviennent des cartes de voeux, livres, calendriers. 50 % des bénéfices sont reversés à l'adolescent qui a pris la photos dans un fond dédié à son éducation. Et tout ceci dans les regles du commerce équitable. Une initiative économique qui change le Monde à son échelle...

Aprés avoir participé au projet pilote au Maroc en 2011, les retrouvailles avec FairMail sont une réjouissance !
http://fairmailmaroc2012.blogspot.fr/



FairMail Maroc octobre 2012 : avec Ibtissam et Shaima
 Il paraitrait que nous sommes des étoiles. Debout, jambes écartées, bras écartés, tête droite, vous pouvez compter vos 5 branches -).  

Alors du 15 mars au 12 avril, prés de 2400 km seront parcourus en train, à la rencontre de ceux qui apprennent le language du coeur aux enfants, pour qu'ils brillent, en tant qu'étoile... Et comme je pars avec une belle étoile, notre chemin saura s'éclairer de ce que la vie nous invitera à cueillir-).




Au plaisir des prochains partages, en Inde...!

Claire